Penser la question sociale en Europe a partir des expe;riences de pays emergents

Présentation

Ce colloque international s’est déroulé sur 3 jours, alternativement
sur le site de Sciences Po Grenoble et sur celui de la Cité des Territoires.

Il a accueilli environ 150 personnes, dont des personnalités connues internationalement tel Zygmunt Bauman, Professeur émérite à l’Université de Leeds, mais aussi Aleksandra Jasinska Kania de Varsovie, Jorge Enrique Gonzalez de Santiago de Chile, Marc-Henry Soulet de Fribourg, Francine Saillant du Québec, Vicente Espinoza de Bogota, Leny Trad de Salvador de Bahia, Robert Lafore de Bordaux, François Laplantine de Lyon et de nombreux chercheurs en provenance de pays de l’Afrique du Nord, de l’Europe et… bien sûr ! de France.

Comme l’ont rappelé Sabine Saurugger et Nicolas Buclet dans leurs propos introductifs lors de l’ouverture, le colloque fut l’occasion d’affirmer l’importance et la légitimité de la réflexion sur la question sociale au sein de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble et dans le laboratoire Pacte où ces problématiques sont étudiées de longue date. Il est devenu un lieu de réflexion renouvelée sur la question sociale en traçant un chemin sur lequel s’engagent déjà des collaborations internationales structurantes pour les prochaines rencontres.

Ce colloque trouvera son prolongement dans les activités de la GTR « Questions sociales et inégalités », en particulier à travers une série de séminaires nationaux et internationaux centrés sur l’analyse des vulnérabilités sociales et territoriales, des initiatives sociales locales et des politiques publiques en matière de protection sociale qui seront organisés à partir de la rentrée 2015. Les débats et les échanges ont montré, si besoin était, la pertinence de l’analyse de la question sociale de manière transversale, interdisciplinaire et comparative, nécessaire pour comprendre les liens qui se nouent entre sa structuration et son traitement dans les pays du Sud et dans ceux du Nord. C’est justement la réflexion croisée sur la dimension globale de la question sociale qui apporte aux débats et aux publications qui suivront toute leur actualité et toute leur valeur scientifique. La qualité des interventions, la richesse des débats, dans les salles et lors des moments de convivialité partagés pendant ces trois jours de juin, en témoignaient largement.

Voir la galerie des photos prises pendant le colloque

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Argumentaire

Née dans les sociétés industrielles d’Europe occidentale dans le courant du XIXe siècle, arrimée à la question nationale, la question sociale revient, depuis quelques années, sur le devant de la scène politique et intellectuelle avec la crise économique, l’explosion du chômage et la précarité qui privent un nombre croissant d’individus de toute possibilité de participation sociale. Comment cette question se pose t-elle ? Comment doit-elle être traitée dans un monde d’interconnexions globales qui passent par les délocalisations, les flux migratoires et les transferts financiers qui déséquilibrent les rapports de force entre Etats et la société civile ? En Europe, la généralisation du salariat avec la part croissante du salaire indirect qui a permis de financer la protection sociale d’une grande majorité de la population des pays européens semblait avoir réglé la question sociale. Ce traitement de la question sociale, considéré comme « marque de fabrique européenne » a inspiré, notamment, les pays de l’Amérique Latine, et d’autres pays dits « émergents », qui ont développé des approches indépendantes et originales. Depuis, traversée par les approches néo-libérales et les préoccupations identitaires, la question sociale semble revêtir une dimension globale et témoigne d’un certain recul des protections publiques et de l’apparition de nouvelles formes d’aides solidaires.

Ce colloque international centré sur l’analyse de différentes facettes et approches de la question sociale dans le monde global réunira des chercheurs qui analyseront les réalités de pays postindustriels et émergents. Il s’agira aussi de questionner un certain nombre de concepts devenus centraux dans les débats théoriques autour de la nouvelle question sociale : précarité, vulnérabilité, expression spatiale et sociale des inégalités économiques, « empowerment », discriminations…

Lors des conférences plénières et des sessions, le colloque donnera la parole à des conférenciers internationaux qui depuis long temps questionnent et proposent des interprétations innovantes de la problématique. Parmi ceux-ci, nous aurons le plaisir d’entendre :